Il existe dans le monde, une île d’une quarantaine de kilomètres carrés où il est impossible d’acheter un terrain car la terre appartient à tous. Un lieu où l’on se nourrit de ce qui pousse un peu partout et où la viande que l’on mange est le produit de sa chasse. Dans cet endroit, l’argent a peu d’importance et personne ne dort dehors ni ne manque de nourriture. On y partage à parts égales une pêche issue d’espèces que l’on protège et qui se reproduisent sereinement dans des zones interdites à la pêche.

Ce lieu c’est Rapa Iti, l’île française habitée la plus méridionale du monde, à 1 200 kilomètres de Tahiti et à 16 630 kilomètres de Paris. Appartenant à l’archipel des Australes en Polynésie Française, elle est encore grandement préservée de l’influence extérieure et de la mondialisation grâce à sa situation géographique unique, mais pas seulement. Le relief tourmenté de cet ancien cratère volcanique empêche d’y établir un aérodrome, les liaisons ne se font que par mer et les approches exigent de la prudence. Un cargo mixte relie l’île au reste du monde toutes les six semaines environ, mais sa venue reste très irrégulière. C’est là l’unique moyen de s’y rendre ou d’en repartir.

Le mode de vie de ses habitants, leur solidarité et leur rapport à la nature conduisent à l’introspection de nos sociétés occidentales.